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Dressagemust

Les transitions, un bon révélateur du dressage du cheval

By 10 décembre 2024No Comments

                                     A propos des transitions

   Dessin (extrait) de Bruno de la Pintière: un arrêt brutal

         Dans les Impressions Générales des nouveaux protocoles de dressage, le juge  doit évaluer le meneur en ces termes :

          Utilisation des aides, tenue des guides et du fouet, position sur le siège, précision des figures et des transitions. La note doit être le reflet du niveau constant de la précision et de la qualité des transitions. ]

         Les transitions, de part leurs  exécutions dans  une qualité  sans concession, sont  fondamentales dans le dressage du cheval. C’est dire si le juge doit être particulièrement attentif à cette qualité d’exécution, et la précision impérative demandée dans les nouveaux protocoles est une bonne chose. Les transitions bien ou mal exécutées sont aussi les observables de caractères fondamentaux d’un bon dressage,  comme la soumission du cheval à son cavalier  ou  à son meneur, la qualité du contact, le bon équilibre du cheval  (qui doit reporter du poids sur son arrière main dans la transition), la rectitude du cheval,  l’action de son dos et sa souplesse par exemple.

         La transition entre les allures doit être fluide et non heurtée, rapide et non diluée sur plusieurs foulées. La tête du cheval ne doit ni s’effondrer ni se relever, le cheval ne doit ni se traverser, dans une transition montante (fréquent dans le départ au galop), ni dans une transition descendante: dans la transition trot-pas il est fréquent de voir des chevaux marquer un très léger temps d’arrêt au lieu de rester dans le mouvement en avant dans la transition, celle ci devant rester active et être moelleuse. Dans la transition trot-galop, le cheval ne doit pas se jeter vers l’avant.

         La transition galop-pas est sans doute l’une des plus difficile à bien réaliser, mais avec les transitions galop-passage-piaffer elles ne concernent pas l’attelage. On sera particulièrement attentif au léger déploiement de l’encolure qui accompagne immédiatement les premières foulées de pas, ces dernières prenant progressivement de l’amplitude et le cheval ne déplaçant pas son équilibre vers les épaules.

         Les transitions trot-arrêt sont également révélatrices du niveau de dressage du cheval. Elles se suffiraient presque à elles mêmes pour donner la note de la reprise,  tant sa bonne exécution est difficile! Le juge en C est un observateur privilégié de la rectitude du cheval durant cette transition et de la qualité de l’arrêt. Bien entendu les mêmes qualités d’une bonne transition se retrouvent d’une part dans les transitions dans une allure aussi bien que dans les transitions entre 2 allures.

         Enfin comme à l’habitude, je ne saurais trop vous recommander que de faire appel à un cavalier de Dressage expérimenté pour vous aider dans vos exercices.

Dessin de Bruno de la Pintière

         Voici ce qu’en disait Camille Judet dans un article de Grand Prix Magazine en 2016

         ” Les transitions entre, puis à l’intérieur des allures constituent l’essence même du dressage, la base de l’entrainement d’un cheval de sport. Dès les prémices de l’apprentissage, elles sont la clé ouvrant les portes d’accès aux niveaux supérieurs.

         Une séance d’entrainement se résume en grande partie à la multiplication de transitions entre l’arrêt, le pas, le trot et le galop. Simples en apparence, ces transitions exigent pourtant une concentration assidue de la part du cheval afin de répondre avec un maximum de précision aux aides. En réalité, elles sont une façon pour le cavalier de rester au contrôle, en sécurité. Elles permettent de vérifier le bon fonctionnement du « frein », les mains et de « l’accélérateur »…

         Les transitions sont le meilleur moyen d’améliorer l’équilibre du cheval. A l’intérieur de l’allure, elles  engendrent un changement d’amplitude. Entre les allures, elles impliquent un changement de rythme. Par exemple, dans une transition du trot vers le pas le cheval passe d’une allure à deux temps à une allure à quatre temps. Au contraire, le rythme reste inchangé entre le trot rassemblé et le trot allongé, c’est l’amplitude qui varie….    Accomplir une transition ne devrait engager aucun ralentissement ni aucune accélération. C’est là que réside la difficulté principale. Une perte d’activité dans la transition descendante ou une précipitation dans la transition montante impliquerait d’accéder à une allure incontrôlée voire même défaillante.

         Il est indispensable de se servir de l’intégralité de son corps afin de produire une bonne transition. Descendante, elle résulte moins d’une action de main que de la tenue du buste, de la ceinture abdominale et des genoux. Le relâchement total des jambes et l’immobilisation du bassin encourageront simultanément le changement d’allure. La respiration elle aussi joue un rôle central. Une grande inspiration incite le cavalier à se grandir, équilibrant ainsi son cheval. Une fois la transition obtenue avec succès, relaxation et expiration invitent instantanément à la décontraction et à l’impulsion dans la nouvelle allure.

         Préparer plus et mieux

         Le cheval doit apprendre à attendre la transition, à en accepter la préparation, sans anticiper sur les intentions de son cavalier. La qualité du départ ne réside qu’en partie dans la précision, l’adéquation et l’efficacité des aides. Plus précisément, la réussite d’une transition montante dépend de sa préparation en amont, c’est à dire de l’activité des postérieurs et de la réactivité du cheval à l’approche de la demande. Par exemple, si le pas manque d’activité et la mise en main de perméabilité, les chances d’un départ au trot instantané seront limitées. Il faut avant tout éveiller la concentration du cheval afin qu’il traite les indications avec vivacité, s’acquittant d’une départ franc. Dans la transition descendante, le cheval doit progressivement réduire la taille de ses foulées tout en continuant d’être actif. Il doit attendre le signal de son cavalier pour effectivement changer d’allure.

         Une transition ne se résume pas à la seule foulée d’une allure à l’autre. Elle s’étend sur plusieurs mètres, incluant la qualité des deux allures concernées. Ainsi, une transition galop-pas ne sera réussie que si le cheval galope quelques foulées sur place bien à trois temps sans perdre d’activité puis se pose dans un pas rassemblé décomposé à quatre temps. S’il passe nettement au pas depuis le galop de travail ou trottine dès la seconde foulée, l’exercice ne pourra recevoir une note optimale de la part des juges. Une transition se prépare en amont et doit être soignée jusqu’au bout.

         Répétition et exigence sont les maîtres mots d’une transition réussie. Nul ne doit se contenter d’un changement d’allure imparfait.”  C.J

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         Répétition et exigence sont les maitres mots d’une transition réussie. Nul ne doit se contenter d’un changement d’allure imparfait nous dit Camille Judet.

               Alors donc…

               Dans le travail sur le rectangle comme lors d’une sortie en forêt, il convient d’être impitoyable avec soi-même, et redemander la transition qui n’a pas été satisfaisante. La répétition et la récompense sont les leviers de l’apprentissage pour le cheval, nous l’oublions sans doute trop souvent.

         © JCG/attelages.org

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