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Coup de cœurDiversmustOrganisation des Sports Equestres

L’attelage français, ou la genèse de son naufrage

By 28 septembre 20253 Comments

              Il y a URGENCE !

                Trois épreuves internationales majeures cette année en Europe. Trois épreuves où l’attelage français a sombré : CdM des pairs, Chpt d’Eu des teams, CdM des poneys.

                Les concurrents des compétitions  ne sont ni l’objet du désastre, ni  de cet article, et ne sont par leurs résultats, que les  conséquences d’un système défaillant, mis en place depuis plus de 10 ans, et largement alimenté par la politique fédérale et ses délégataires : dirigeants, entraîneur national, juges internationaux, Commission Attelage,  etc, etc…

                attelages.org  à l’occasion de nombreux articles, commentaires et reportages, a fait état des conséquences d’une politique néfaste pour obtenir des succès  internationaux  et rester dans le groupe des nations capables  de gravir les podiums,  tout en assurant également le développement  de l’attelage amateur  en étant prioritairement soucieux de la qualité en toutes choses.  C’est dans une réserve de meneurs bien formés et de qualité que l’on pourra trouver l’élite de demain sur les podiums .   

                Faute d’avoir choisi la quantité plus que la qualité, cherchant ainsi d’avantage de licenciés, et faute d’avoir mis à l’index le principe des sélections, afin d’avoir plus de participants, la médiocrité s’est installée. Le niveau s’abaissant, loin de l’objectif espéré, les résultats disparaissent, avec pour conséquence le désintérêt des spectateurs et celui des  sponsors, “contrairement par exemple au concours complet qui lui s’est développé : augmentation des participants, augmentation du niveau technique, de  la sécurité”.

                L’obscurantisme aveuglant du système sur les progrès  des autres nations, et la censure des opinions divergentes… car il ne fait pas bon de se marginaliser pour rester “bien en cour” , le politiquement correct  étant requis sous peine “d’être banni”. 

                Nous voilà loin de la réussite qui nous était annoncée après les JEM de 2014.

                La remontée sera longue et difficile, elle se compte en dizaine d’années si volonté il y a. La situation économique n’est pas favorable aux activités de loisirs  onéreuses.” Il faudrait modifier l’activité pour qu’elle reste d’actualité, mais surtout changer  de politique  et revoir  les bases de la discipline”: une progression logique des épreuves et des concours, conforme à l’échelle de progression du dressage du cheval, des enseignants qualifiés et diplômés,  des juges formés et évalués par des techniciens du cheval, des diplômes (Galops) obtenus dans la neutralité et non plus distribués par un monitorat soumis à la pression de la clientèle, “des retours de tous les acteurs de la discipline, meneurs, juges, organisateurs de concours, vers une Commission d’Attelage non pas “nommée” comme le  Conseil Constitutionnel ou le Conseil d’État”  mais une Commission  représentative de tous les acteurs de la discipline, pourquoi pas élue par les licenciés,” avec bien entendu la représentation de droit d’un membre de la Fédération…

                Rétablir un véritable tissu des concours nationaux, surtout repenser le circuit national et les compétions, remettre une logique de qualifications, limiter la participation des concurrents français aux CAI ***, et  éviter les CAI 1 et 2* qui privent nos organisateurs de concurrents.

                ” On met complètement de côté le rôle extrêmement important qu’ont les juges : outre l’action de faire respecter règlement, c’est surtout le volet technique, avec tout ce qui se rapporte à la locomotion du cheval. Ils ont de fait un rôle inévitablement pédagogique, surtout sur les petits niveaux Club et Amateur. Et donc, est-il normal que sur ces concours club et amateur, ce soient les juges qui ont le plus petit bagage technique qui opèrent, (qui n’ont peut être jamais tenu de guides ou monté à cheval ?). Si la réponse est non, il est donc nécessaire que ces juges débutants soient accompagnés et/ou que leur formation soit bien plus importante que celle qu’ils ont aujourd’hui. La délégation de formation des juges aux régions, n’est pas porteuse d’une uniformité de formation des juges ni d’un  jugement national cohérent. Est on certain dans un tel système que tous appréhendent les critères de jugement au même niveau d’importance selon le niveau des épreuves du nord au sud de l’hexagone et de l’ouest à l’est  ? Quid d’une politique de formation et de progression efficace des concurrents?”.

                “La discipline manque de cadre , d’objectifs , et d’une ligne de conduite, commune à tous les acteurs.”

                “La situation se dégrade, en voici un exemple : pour le CDF 2025, un certain nombre de qualifiés sont des meneurs qui n’ont fait toute l’année que des Amateurs 2, soit dressage et mania, sur le week-end, un concours le samedi et l’autre le dimanche !!! Cela n’encourage pas à aller faire un concours Amateur 1 sur 3 jours, alors que l’on est  à même d’avoir plus de points sur un week-end de 2 jours. Devant le manque de concurrents au CDF, soit 84, il vient d’être décidé d’ouvrir une catégorie CLUB ELITE, ce qui conforte l’idée du nombre de concurrents au détriment de la qualité. Il n’y avait jamais eu aussi peu d’engagé sur CDF et précédemment le CDF Trait avait son propre championnat et n’avait pas de catégorie U25 soit 15 concurrents”.

                “Après 30 ans de passion attelage ma motivation s’est bien mise en berne jusqu’à ne pas avoir eu envie de participer aux championnats de France de cette année.”

                Le concurrent consommateur ?

                Mais une question d’importance se pose. Quels sont les désirs des concurrents des épreuves d’attelage? Un loisir certes, mais pour quels objectifs ? L’objectif d’une ascension sportive, avec les engagements personnels qui vont avec, ou bien plus modestement la recherche du plaisir immédiat, comme l’on dit aujourd’hui ? ” Objectifs fondamentalement différents, le sportif accepte les contraintes, les sélections par les résultats, il est constamment en recherche de progrès et de qualités équestres. Le second recherche une simple consommation dans l’utilisation du cheval et des concours”.

                “Tout cela nous conduit à deux sortes de meneurs: ceux qui cherchent à progresser en se formant et en écoutant les juges et ceux qui veulent être les meilleurs avant d’être bons. Le podium sans l’art ni la manière , et sans respect de la progression du cheval, le tout publié sur les réseaux sociaux à grands coups d’autosatisfaction.”

                Le “meneur-consommateur” deviendrait-il largement majoritaire sur le “meneur-sportif” , donnant ainsi raison au système ? La différence entre le rap et l’Opéra, en quelque sorte.

                Si tel est le cas, attendez-vous à voir le haut niveau et nos concurrents  de l’international disparaître inexorablement:  dans ce cas, notre propos n’aura plus de raison d’être, pas plus que la continuité de votre journal.

                 Les classements  de la FEI des 10 premiers meneurs  de chaque catégorie fin août est le suivant : AT4 pas de meneur français, AT2 pas de meneur français, Solo 4 meneurs français, 4PO pas de meneur français, 2PO pas de meneur français, Solo 1 PO 2 meneurs français.

                Cet article est de fait une TRIBUNE, et j’adresse un très très grand  merci ceux qui ont contribué à vous donner une opinion claire et des réponses à la situation dégradée de notre chère discipline. Et si vous n’êtes pas d’accord, démontrez  le par vos résultats !

                Je remercie par avance ceux qui nous éclaireront par leurs commentaires.

                ©JCG/attelages.org

Comme lors du naufrage du Titanic, l’orchestre du système va-t-il continuer à nous jouer la sérénade ?

3 Comments

  • Scar Scar dit :

    Bonsoir Monsieur Grognet,

    Au vue de l’absence de réaction de qui que ce soit, il semble fort probable que vous êtes tout proche de cette si triste réalité.
    La fédération nationale est bien évidemment l’unique responsable. Elle peut compter sur la tête de pont des officiels ayant des ambitions personnelles.Une commission attelage fantôme et des meneurs consommateurs sans aucune responsabilité.
    La seule solution serait une petite révolution qui malheureusement n’aura pas lieu faute de révolutionnaires courageux….
    Moralité j’ai bien peur que ce soit la fin de ce sport d’attelage….

  • @scar
    Merci de votre retour . Comme je l’ai dit dans l’article, aujourd’hui se pose la question du maintien d’un site dédié a l’attelage, une discipline qui a mes yeux sombre dans des valeurs qui ne sont plus les miennes. Nous avons tous été au début de notre découverte de la discipline des ” consommateurs”. Il est bien normal qu’aujourd’hui des “consommateurs du cheval et de l’attelage decouvrent la discipline et les concours. Il n’est pas normal d’en faire une fin en soi.
    Évidemment avec une représentation de 1 à 2 % des licenciés de la FFE, on conçoit que l’attelage n’est pas la préoccupation première de la fédération. Peux être que cette dernière serait bien inspirée en donnant les commandes aux acteurs de la discipline pour en assuré le développement, la fédération conservant le rôle principal pour la gestion du niveau international.
    Mais ce n’est que mon avis.

  • juju juju dit :

    Tout le monde n’est pas doué pour la pédagogie… cependant il serait bon, voire indispensable, que ce soit ceux qui possèdent ce don parmi ceux qui ont prouvé qu’ils étaient les meilleurs “qui s’y collent”, pour transmettre et pour juger……………………… et que chacun se pose des questions… les “bonnes questions”… avec l’humilité et la modestie que les chevaux, en principe, quand on les écoute… savent nous enseigner.

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