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Coup de cœurmust

SADEK ou le guerrier rêveur

By 1 août 2025août 3rd, 20252 Comments

     Roulant le soleil dans ses flancs alezan brûlé, balançant au gré du pas espagnol qu’il maintient sans être sollicité, les passementeries de pourpre qui parent son encolure, le cheval suit la piste de cirque improvisée en plein air, indifférent à l’émotion qui grandit parmi ses adorateurs à chacune de ses lentes battues.

     Au-dessus de lui plane une apparition.

     Torse de bronze nu sur un long pantalon bouffant, front ceint d’un turban qui retombe et danse nerveusement au creux de ses reins, Sadek vole plus qu’il ne voltige, avec cet instant d’élévation qui, par magie, fait du cheval l’ombre d’un épervier.

     Debout sur le tapis brodé qui pare l’animal, Sadek, en un geste sensuel, dégage lentement le sabre du fourreau qui fouette sa hanche, puis, avec une virtuosité aveuglante, fait tournoyer dans la lumière, ainsi que le faisaient les mamelouks, la lame, étincelante et vive comme un éclair… la renferme enfin dans l’obscurité de ses cuirs, et s’éloigne sans se retourner.

Julie Wasselin-Degrange

Extrait de son livre «  Sous le regard des chevaux » préfacé par le général Durand. Éditions de l’Harmattan.

Né à cheval au Maroc, Sadek El Bahjaoui a travaillé un temps avec Bartabas.

Photographie de Laurent Vilbert.

2 Comments

  • Merci Juju.
    Il y a comme ça des images qui pénètrent et restent au plus profond de la mémoire.
    On t’imagine les yeux écarquillés, la bouche ouverte devant l’image offerte par le cavalier et son cheval.
    Beaux instants

  • juju juju dit :

    À l’âge de 9 ans, Sadek a été repéré par le Cirque Fratellini. À 17 ans, il a intégré Zingaro, puis il a créé son propre show. En 2010 au Salon du Cheval d’El Jadida, au Maroc, le roi en personne l’a félicité. Sadek travaille dans le respect des chevaux, la beauté et l’originalité.