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Coup de cœurCulturemust

L’attelage et les grands peintres

By 31 juillet 2025One Comment

Nous avons tous vu des gravures et peintures d’artistes représentant des équipages, sans forcément connaître leurs noms. La plupart sont du 19ème siècle, début 20éme, durant l’apogée du transport hippomobile.

En Grande Bretagne, Cecil Aldin, Henry Alken, James Pollard, George Wright, Heywood Hardy.

Brighton Cecil Aldrin

Mail coach et relais   Charles-Fernand de Condamy

En France, Jean Beraud, Charles-Ferdinand de Condamy, Constantin Guys, James Tissot, Jules Veyrassat. Aux Etats-Unis, Edward Penfield, Edward Lamson Henry… Ils ont vécu de leur art, mais leur postérité, et donc leur cote, n’a jamais atteint celle des Van Gogh, Renoir, Manet ou Dali.

La reconnaissance artistique est un mystère oubliant souvent des talents exceptionnels, etinstallant sur un piédestal des œuvres controversées ou pas… Qu’en est-il des grands peintres, les plus incontestés, et de leur représentation de l’attelage ?

Je me suis bien amusée à imaginer les œuvres sans notre préféré sujet, et encore plus à l’effacer, avec mes excuses pour cet irrespect qui n’est en fait que de l’admiration ! Car très souvent, qu’il soit en arrière plan ou perdu au milieu de la toile, l’équipage voulu par le peintre se fait indispensable, par manque d’équilibre, de poésie.

Je ne m’improvise pas critique d’art (ce serait vraiment de l’improvisation!), je voudrais juste souligner le talent, le sentiment qui habitent les toiles, encore plus avec un attelage, si modeste soit-il.

Sur la plage de Boulogne, Edouard Manet

L’absence de la cabine de plage (sujet d’un prochain article !) laisse une sensation de vide.

Cheval dans un champ . Georges Seurat

Le cheval s’impose et habille le tableau, sa position sur la gauche donne le mouvement.

Vue de Billancourt  et Bas Meudon – Douanier Rousseau

Le tombereau et la charrue rompent les lignes des sillons, donnent du vivant à ce village devenu banlieue de Paris.

Les glaneuses – Jean François Millet

Un des tableaux les plus célèbres du peintre, avions-nous remarqué la chargement de paille à l’arrière qui prolonge doucement la ligne oblique des deux meules ?

   

Route avec cyprès et ciel étoilé – Vincent Van Gogh

Je me souviens des puzzles reproduisant des peintures, chaque pièce révèle un coup de pinceau, nerveux ou doux, une couleur, éclatante ou nuancée. C’est la même émotion, la même indiscrétion : entrer dans l’intimité du peintre, et presque le comprendre, qu’il soit impressionniste, naïf, pointilliste, cubiste, réaliste ou surréaliste…

La sieste ou la méridienne  – Vincent Von Gogh

L’harmonie de bleu se retrouve sur le « bleu charrette » qui attend, à l’ombre, avec le vacher, et ajoute de la langueur au chaud moment de l’été.

Détail qui pourrait être tableau

Le dessin de Millet (crayon noir et pastel) qui inspira Vincent: “il ne copie pas, il traduit dans une autre langue”

Les artistes qui osent s’affranchir des codes et de l’académisme traduisent en effet leur art dans leur propre langage, et nous emmènent dans une tour de Babel déroutante, extravagante, époustouflante !

Hélas, toutes ces reproductions sont issues d’internet : impossible de garantir la vérité descouleurs, voire le bon format des tableaux. Il n’empêche, elles nous font voyager dans l’imaginaire des artistes qui voient le monde avec leur cœur, et l’expriment par le pinceau.

Oui, les artistes nous parlent et nous écrivent par leur palette ; à chacun de nous de vouloir les écouter et les lire, ou non.

En Espagne, “la voiture à volonté du pays est la tartane, espèce de coucou-omnibus conduit par un cheval ou par un mulet, et sans aucune espèce de ressort…” » écrit George Sand.

C’est dans cette voiture que Dali fit son voyage d’enfance de Figueras à Cadaqués.

La charette fantôme – Salvador Dali

Pour le plaisir, regardons ces toiles de maîtres inspirés par le cheval et l’attelage, sensibles à la rondeur des lignes d’une croupe ou d’une roue, à la signification de leur présence dans le monde des hommes.

Camille Pissaro

Le Pont Neuf à Paris – Camille Pissaro…

… et par Auguste Renoir

   

Le Char Georges Braque et Voiture au Bois de Boulogne -Berthe Morisot

La voiture aux courses -Edgar Degas

Quai de Berçy – Paul Cézanne

La guerre -Pablo Picasso

La guerre – Marc Chagall

Une dernière impertinence avec le pont de Langlois à Arles devenu pont van Gogh, pas de doute, le petit équipage capoté de jaune, jaune comme les blés et l’ossature du pont, est indispensable. Il évite au regard de se noyer dans le canal et l’attire vers le haut du tableau, ou passe la vie, cahin-caha !

Rénata

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