Skip to main content
Dressage

Dressage: de l’utilisation du frein de la voiture d’attelage

By 4 octobre 2024No Comments

Article proposé le 28/04/2022

                         

           Equilibre, vitesse, mobilité, explosivité et le pied sur le frein

          Dans un article d’Equipédia daté de  2018,  “Comprendre la locomotion du cheval d’attelage ” signé de Renaud Vinck, ce dernier consacre un chapitre à l’usage du frein dans la voiture d’attelage, et des conséquences sur le cheval.

          L’auteur de l’article a bien voulu pour attelage.org, développer un sujet qui à première vue peut paraitre anodin…

          JCG: bien évidemment nous avons tous l’expérience de l’utilisation du frein pour aider le cheval dans les descentes. Peux-tu développer ta pensée sur le sujet ?

          Renaud Vinck: ” oui il faut aller plus loin que cette utilisation du frein dans les descentes. D’abord d’une manière générale, l’apprentissage de l’utilisation du frein se fait tard dans le cursus d’apprentissage du meneur. Il est surtout dit aux stagiaires « de ne pas freiner »,  mais moi je suis à contre-courant de ça, car j’estime que le frein est une aide tout aussi importante que la voix, la main, le fouet etc…

          Il est donc impérieux d’expliquer aux stagiaires l’importance du frein. Il y a deux choses à ne pas mélanger, celle de l’apprentissage du jeune cheval attelé, et celle de l’apprentissage du meneur. Il est d’ailleurs à remarquer, que les meneurs d’expérience utilisent souvent le frein avec tact lorsqu’ils mènent un jeune cheval. Ils modulent le freinage pour éviter un trop grand appui sur l’arrière-main du cheval. En France, contrairement à la Hollande ou à l’Allemagne, nous utilisons l’avaloir chez le jeune cheval. Il s’ensuit donc pour le jeune cheval l’apprentissage de l’avaloir  qui va venir lui serrer les cuisses. Il faut donc apprendre au jeune cheval à ne pas être surpris. »

          Il faut donc également prendre soin, par le freinage, de ne pas mettre de charges sur les épaules. Qui dit poids sur les épaules dit changement d’équilibre. On n’en vient donc très vite à la notion d’équilibre du cheval, et donc à la bonne utilisation du frein. N’oublions jamais que la voiture est une charge pour le cheval, et que le meneur doit toujours faire en sorte de ne rien contrarier le bon équilibre du cheval que l’on a tant de mal à lui inculquer.

          Cet aménagement du frein, va avec l’aménagement du sol. L’apprentissage de la bonne utilisation du frein est donc extrêmement important, car il peut participer grandement à augmenter la charge de la voiture ” .

          JCG : l’utilisation des descentes sans usage du frein est un bon apprentissage pour le jeune cheval, pour améliorer ses articulations et son équilibre, non ?

          Renaud Vinck: ” oui cela va aider la compréhension du jeune cheval à se mettre sous lui, mais attention, dès lors que la charge deviendra trop importante, le cheval n’apprend pas seulement à se mettre sous lui, mais à s’acculer comme on le voit dans certains reculers. Dans une descente, il y a donc lieu de moduler également l’usage du frein. Le cheval doit être sous lui, mais pas assis!

          On comprend que le meneur doit être expert dans le freinage. Celui qui est expert dans ce freinage a donc une très bonne notion de l’équilibre du cheval. L’enjeu est donc considérable, c’est toute l’éducation du cheval et de son équilibre. C’est pourquoi pour moi, l’apprentissage du frein doit s’inscrire dans les toutes premières pages de l’instruction du meneur.

          Évidemment la bonne utilisation du frein dans les épreuves  de  maniabilité ou de  marathon revêt un caractère très important pour la performance. Un cheval sur les épaules va perdre en motricité et en mobilité. L’accès de l’usage du frein, est souvent la conséquence d’un dressage insuffisant du cheval, ou d’une mauvaise gestion de la vitesse de la courbe du tracé. Plus le cheval est sur les épaules, moins il est mobile, moins il peut tourner court. Le bon exemple et la pirouette du cheval de dressage, le cheval est sur les postérieurs et libre. La performance s’inscrit avec deux facteurs, la vitesse et la mobilité. L’optimum de ces deux facteurs est déterminé  par l’équilibre du cheval. Même à grande vitesse le cheval peut conserver un bon équilibre. Souvent les meneurs ont une image inverse, mais c’est faux. Non seulement le cheval en équilibre peut-être rapide, mais il est aussi beaucoup plus explosif. Regardez donc un barrage de Coupe du Monde de CSO, il y a tout: équilibre, vitesse, mobilité dans les tournants serrés.

          Au cours d’une épreuve, marathon ou maniabilité par exemple, le cheval peut perdre de son équilibre, mais tout l’enjeu, et tout le fruit d’un bon dressage, c’est de pouvoir très rapidement restaurer  l’équilibre du cheval. Dans l’attelage solo, ceux qui dressent bien vont aussi très vite sur les marathons, et ils sont plutôt bien sur la maniabilité. Ces meneurs là sont capables de restaurer l’équilibre et la locomotion du cheval entre deux portes d’un obstacle de marathon, ou deux portes de maniabilité.

          Je suis également très réservé sur l’usage du frein de tourelle. C’est aussi une contrainte très importante pour le cheval, cela revient à vouloir faire tourner une voiture… qui n’a pas envie tourner! La charge qui est mise sur les chevaux est considérable.

          La question de fond n’est pas la dégradation de l’équilibre, mais la faculté pour le meneur de restaurer rapidement l’équilibre du cheval…d’où l’importance du bon usage du frein et du dressage du cheval ».

          © JCG/attelage.org

Leave a Reply