Le portrait de cette belle inconnue peint par Ivan Nikolaevich Kramskoy m’a donné l’idée de cet article.
Son port altier, le presque sourire, un brin jocondien, et ce regard – pas question d’aguicher, mais… – son élégance raffinée jusqu’au ruban du manchon, cette séduction mutine, nous rappellent que l’attelage, dès le 18ème siècle, est vite devenu – pour le transport des personnes – une affaire de femme.
La féminitude s’affirme dans l’esthétique des voitures, carrossées pour les dames qui ne pratiquaient pas l’équitation montée.
Proportions et aménagement intérieurs, minutie des finitions, accessoires utiles ou précieux, détails de l’exécution artistique, choix des matériaux, alliages de bois, de cuir, de tissus, de métaux, d’ivoire….
Accompagnons ces jolies dames dans leurs belles voitures confortables. Admirons-les, puisque leur écrin est digne de leurs atours savamment choisis, et délicieusement rendus par les artistes.
Pour les voir, et se faire voir, mieux vaut une voiture découverte, ralli-car, cabriolet, victoria, duc, phaéton, calèche… le choix participe à la beauté du tableau.
Hermann Junker
« mannequin assis dans une voiture, tenant un parasol »
« Une élégante dame montant en voiture » par Marguerite Rousseau
« Mme Sachers au Prater à Vienne » par Ludovic Koch
Gustave Doré
Constantin Guys
Le confort de certaines voitures fermées permet des voyages agréables, malgré les vicissitudes de la route.
« Les compagnes de voyage » par Augustus Egg
Quelques dames haut placées eurent l’audace de mener dès le 16ème siècle.
Ce n’est qu’au milieu du 19ème siècle que les femmes prennent les guides sans craindre de choquer les usages et les « bonnes mœurs ».
A droite, photo de Delton en 1901
Constantin Guys
Hortense Schneider (cantatrice) par Martinus Kuytenbrouwer
Le menage en tandem leur sied particulièrement.