
The artist’s van
Photograph by Roger Fenton (1819–1869) 1855 – digital ID cph.3g09240 from the United States
Library of Congress’s Prints and Photographs
Le reportage de guerre moderne ne date pas du 20ème siècle.
Dès l’invention de la photographie, des hommes assez fous sont allés sur les champs de bataille pour rendre
compte des événements.
La technique débutante de développement nécessite de traiter les plaques de verre rapidement. Il faut donc
suivre les mouvements de troupes avec un laboratoire, tracté par un ou deux chevaux.
La première chambre noire roulante a été utilisée durant la guerre de Crimée.
Le britannique Robert Fenton (formé à la photo à Paris) photographie son assistant et conducteur, Marcus
Sparling, sur le prototype novateur, et encombrant dans un tel endroit.
Ce sont les premiers correspondants de guerre.
350 plaques relatent « la vallée de l’ombre de la mort ». Fenton évite de photographier les blessés, les mutilés
et les morts (par compassion ou par obligation politique ?) .
Le mouvement ne pouvant pas encore être capturé et les temps de pose longs, les photos représentent des
paysages, des vues de campements, des groupes d’hommes statiques, des portraits.
Vue du plateau de Sébastopol
Train d’artillerie
Lieutenant Yates du 11ème Hussard, groom, cheval et chien
Officiers du 71ème Highlanders (et le même petit chien ?)
Vivandière cantinière portant la tenue du régiment de Zouave et Fenton lui-même dans la tenue de ce
régiment
Ses photos sur : http://www.allworldwars.com/Crimean-War-Photographs-by-Roger-Fenton-1855.html
Dès 1861, en Amérique (pas vraiment les Etats-Unis) une compagnie créée par Mathew Brady, dédiée à la
documentation de la guerre civile, est agréée par le Président Lincoln.
23 employés travaillent pour la compagnie. 10 000 plaques signées M Brady (mais très peu prises par lui) d’un
coût astronomique – il faut imaginer l’intendance – sont développées dans ces photographic vans voyageurs.
Les contraintes techniques étant ce qu’elles sont au balbutiement prometteur de la photographie, ses photos montrent les horreurs de cette guerre fratricide : les corps sans vie… Beaucoup trop.
Les Américains, après s’être « délectés » de ces images morbides, sordides, indignes, prennent conscience de la réalité des ravages épouvantables de la guerre, par le travail des photographes (dont une exposition à New York “The Dead of Antietam” en 1862).
En 1864 le gouvernement américain décline l’achat de son stock de photos.
L’entreprise de Brady fait banqueroute.
Les photographes de guerre auront hélas bien des jours sombres devant eux.
« Floating photographic van on bridge » de G K Proctor
Si vous avez des lunettes 3D : admirez ce que nos ancêtres avaient inventé très tôt : la stéréoscopie !