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Coup de cœurCulturemust

Au pas d’école …

By 16 juin 20252 Comments

Le général Pierre Durand au pas d’école avec Myosotis. Aquarelle du colonel Margot

Au pas d’école… ©

J’ai connu un cheval, un macho, un loulou de barricades, amoureux de « sa » jument, sa compagne de pré, à en devenir fou de rage si l’on osait lâcher un autre cheval dans le pré adjacent à « son » pré…

La jalousie.
Il n’était pas entier pourtant.
Dans ces cas-là, peu soucieux de savoir que le pas à extension soutenue que l’on appelle improprement « le pas d’école », est l’apanage des grands Dieux de Saumur, cet irascible poney, marchait à pas comptés sur la clôture de l’intrus, ralentissant la cadence de son geste, augmentant son ampleur, poussant et sa colère et sa masse en avant, projetant ses antérieurs un instant suspendus devant lui… roulant les mécaniques, et pointant l’ennemi du sabot :
– Dégage ou bien ça va barder !
Passant alors un pied dans la clôture électrique, lui qui la craignait tant, il l’arrachait, et il fallait de toute urgence voler au secours de l’innocent.
Flattée d’être l’objet d’un tel émoi, de son côté, notre jument observait la situation sans broncher.
À l’évidence, les battues étaient justes, alors qu’un cavalier, dans ce travail subtil, aurait peut-être fait diagonaliser sa monture.
Comme quoi, quand il n’y est ni contraint ni même aimablement sollicité, le cheval fait d’instinct et supérieurement bien ce qu’il sait faire naturellement.

« Air » naturel, le pas d’école ?
Expression d’une menace… tentative d’intimidation ?
La polémique est ouverte. 

                                                                                                                                                      Julie Wasselin-Degrange

Extrait de mon livre ” Sous le regard des chevaux “, préfacé par le général Durand et publié à L’Harmattan.

2 Comments

  • Merci Juju! ce petit poney macho m’est bien sympathique !
    Observer les chevaux est source de bonheur. Chaque matin je me rends aux écuries, afin d’y mettre au pré mon cheval de 25 ans à la retraite. Il connait le bruit de ma voiture, à mon entrée dans l’écurie, me voyant il s’agite attendant sa carotte…
    Le pré est à quelques centaines de mètres. En y allant, apercevant sans doute sa “favorite” dans les quelques chevaux présent, il pousse un fort hennissement… à moins que ce ne soit un rugissement ? Une fois lâché dans le pré, il galope retrouver la favorite, les quelques prétendants autour d’elle s’éclipsent … sous le regard amusé et un brin macho de celui qui tenait la longe!
    Retour sur l’illustration du texte de Juju. J’adore les aquarelles du Colonel Margot. Ecuyer en chef, il était très exigeant avec les élèves Sous-maître, autant qu’il était exigeant avec lui même. “Une peau de vache, mais nous finissions par l’adorer” m’a confié un jour l’un de ses élèves.

  • juju juju dit :

    Merci cher Jean-Claude… quel bonheur d’avoir vécu avec des chevaux, que de merveilleux souvenirs en avons-nous… et que pouvons-nous faire de mieux que de les partager ?

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