Un article récent, “L’Attelage quel avenir “ fait l’objet d’un nombre conséquent de lectures au moment de ces lignes, recueillant également les commentaires d’un lecteur, et l’article d’un Invité, ce qui aujourd’hui sont des actions rares. Il faudra un jour s’interroger sur ce manque d’engagement de partage des idées, que malheureusement l’on constate. J’ai mon idée sur la question.
Nous attendons des changements après les élections fédérales de cet hiver et la nomination de Mr Bouix à la Présidence. Nous devrions bientôt être informés du renouveau ou pas des équipes fédérales, des entraîneurs, des Commissions… alors si ces quelques lignes peuvent réveiller quelques consciences et participer à l’émergence d’une nouvelle période pour notre chère discipline, que ces consciences n’hésitent pas à interroger tous les acteurs de notre discipline, et pas seulement ceux de “l’entre soi” . Du sang neuf et des idées neuves y sont sans doute cachées.
En février 2023 je publiais un article en forme d’audit: “l’Attelage aujourd’hui” .En conclusion je terminais par ces mots: ” La recherche du développement de la discipline passe souvent par ” la simplification et la baisse des exigences “.
Pour quels résultats ? une glissade vers la médiocrité assurément.
“l’Attelage aujourd’hui”
Si pratiquer ” l’Equitation” n’est plus tout à fait un luxe, posséder un cheval en est toujours un.
Une pension dans un centre équestre aujourd’hui, selon le niveau des prestations, coûte au propriétaire entre 500€ et 800€ par mois. Un budget auquel il faut ajouter la maréchalerie, les frais vétérinaires, les frais de déplacements pour ceux qui pratiquent la compétition, et pour ces derniers, un moyen de transport s’ajoute aux dépenses.
Tout le monde sait cela.
Première difficulté pour le développement de la discipline.
L’attelage se distingue si l’on peut dire, par les faits qu’il se pratique quasi exclusivement par des ruraux ou semi ruraux, et que ces ruraux sont propriétaires de leurs chevaux, ces derniers étant logés, nourris, etc, etc, chez ces mêmes ruraux disposants donc d’infrastructures. Le propriétaire d’un attelage prend très rarement hébergement dans un centre équestre. C’est une situation originale en comparaison des autres disciplines. Il m’est indiqué que les meneurs propriétaires qui hébergent leur cheval dans un établissement équestre doivent représenter moins de 10% des meneurs. A vérifier. Le meneur/propriétaire est donc une personne “isolée” des autres passionnés, à l’inverse des cavaliers/propriétaires qui côtoient au quotidien les passionnés de leur discipline dans les écuries du centre équestre. L’individualisme chez le meneur est de fait conforté.
De ce que j’ai pu constater, et de ce que l’on m’en a raconté aussi, la présence des attelages n’est pas toujours souhaitée dans les centres équestres. Les attelages sont plus ou moins tolérés par les cavaliers des disciplines olympiques. L’attelage dérange, l’attelage fait peur aux autres chevaux disent les cavaliers. Question d’habitude pourtant, on sait bien qu’au XIX ème siècle cavaliers et attelages se côtoyaient sans que l’on s’interroge. Mais c’est ainsi, on ne peut s’imposer à défaut de convaincre.
Le renouvellement des générations. Deuxième difficulté pour le développement de la discipline.
Les meneurs, les cadres qui ont fait la discipline durant ces quarante dernières années passent progressivement la main. Comme l’on dit aussi, c’est la fonte naturelle des effectifs. Pour les remplacer, peu de candidats. Les nouveaux meneurs sont souvent des jeunes, élevés dans des familles où l’on pratique l’attelage parce que c’est une histoire familiale qui se transmet. Pour un jeune venir à l’attelage plutôt que monter à cheval et prendre une dose d’adrénaline en sautant des obstacles, c’est un chemin inconnu et non balisé. Ajouter à cela que la pratique de l’attelage nécessite pour des raisons de sécurité de disposer à volonté d’un coéquipier… et puis il y a aussi tellement d’autres divertissements et d’autres sports à disposition!
Le contenu des épreuves. Troisième difficulté pour le développement de la discipline.
Pratiquer l’attelage, c’est aimer les sorties en forêt ou sur des chemins de plaine. L’activité dans le confinement d’une surface limitée, pour du dressage ou de la maniabilité c’est bien, mais l’on s’éloigne de la nature même du plaisir originel. Il ne faut pas chercher bien loin les succès de l’attelage de loisir, du TREC ou de la randonnée par exemple.
attelage.org (ancien site), vous a proposé de répondre à 3 sondages. Il y a trop peu de réponses, c’est sans doute regrettable, et cela témoigne peut être de “l’individualisme” de fait des acteurs de la discipline. Dans le dernier de ces sondages, une majorité des réponses pointe les nouvelles reprises de dressage pour le niveau Club et Amateur, reprises inadaptée au niveau technique des meneurs concernés, ainsi qu’aux chevaux que l’on trouve dans ces épreuves. Cette critique nous l’avions constatée dès l’introduction de ces reprises, une critique qui circule régulièrement sur les réseaux sociaux. Si à peu près tous les chevaux peuvent aisément sauter un obstacle d’1 m ou 1,10m et ainsi apporter du plaisir au cavalier, pas certain que le rassemblé demandé au cheval d’attelage soit dans les capacités d’un cheval destiné à un meneur amateur… déjà que le rassemblé n’est pas évident pour un cheval de Dressage….. Faut il aussi rappeler que dans l’échelle de progression du dressage du cheval le rassemblé constitue la dernière étape de cette échelle de progression. Les auteurs de ces nouvelles reprises portent une responsabilité évidente devant le peu d’intérêt que ces reprises soulèvent auprès des meneurs… sans compter les fautes et échecs dans la construction du cheval que cela engendre.
Revenir à des épreuves de terrain et sur le contenu des épreuves de dressage, et rendre ces dernières progressives et conforment à l’Echelle de progression du dressage du cheval n’est-ce pas l’évidence ?
Echelle de progression du dressage (document IFCE/FFE)
Bonjour,
Vous avez raison, tout fout le camp mon grave monsieur.
Oui l’attelage est une discipline contraignante; elle demande du matériel imposant par rapport à une selle, elle demande du stockage, elle demande du temps de préparation et elle demande de l’humain. Tout çà , les clubs urbains ne peuvent pas le proposer car manquent de tout, et les clubs ruraux ne peuvent pas ou ne veulent pas par manque de temps, par manque de moyens financiers ( la question de la rentabilité de l’enseignement de l’attelage est à prendre en compte !), par manque d’enseignants capables d’enseigner. Pas d’enseignés, pas de vivier de futurs compétiteurs. Mais y a-t-il que la compétition dans la vie ? Il y a la rando, le trec,
Quant à la compétition, je reprends mes écrits de l’autre commentaire, tout est question de budget. Pour avoir un budget, il faut savoir ce que l’on veut proposer au public initié et surtout au public néophyte ( notre fameux réservoir de potentialité de développement en terme de néo-pratiquant). Organiser un amateur demande la même énergie que pour un international, mais pour quels remerciements. Les bénévoles ne sont pas de serfs au service des meneurs.
Pour attirer les meilleurs meneurs, il faut de l’argent en dotation; il faut des installations sportives et extra sportives pour que des concurrents puissent vivre, se côtoyer en harmonie dans des endroits propres, équipés. Un label minimum devrait être demandé suivant la catégorie de compétitions organisées.
Vous parlez de la coupe Alpes-Danube; certes, elle n’existe plus, mais pourquoi ne pas la remplacer par un championnat d’Europe tous les 2 ans et organisé sous l’égide de la fédération équestre européenne (EEF)?
Beaucoup de choses peuvent être in initiées pour peu que les gens aient envie de se réunir dans un état d’esprit de construction pour un développement stratégique de la discipline. Mais il est plus aisé de critiquer .
Pour les championnats de France Elite, pourquoi ne pas créer un circuit de 4 concours de type grand national d’attelage ( comme on a en DR, CSO et CCE) et à la fin on a les vainqueurs du circuit et donc les champions de France ( comme le championnat de France de foot, de basket, de hand etc….) et pour les amateurs, même idée un circuit du type Amateur Gold Tour en CSO avec une finale pour les titres poney et chevaux.
Beaucoup de chose peuvent être faites , encore faut-il une vraie commission d’attelage, avec un vrai collectif
L’espoir fait vivre, alors ……..
Bonjour Vitalis
Oui une vraie Commission d’Attelage avec des représentants de tous les acteurs de la discipline. La FFE a étouffé celles du passé, pourquoi ? Pour mieux régner sans doute.
Des idées il y en a surement, comme une sélection régionale sur des résultats de concours pour les amateurs, pour accéder au Championnat de France. On pourrait peut être voir s’y développer une émulation. Ce n’est qu’un exemple.
Je rejoins assez le commentaire de l’Invité sur l’autre article: c’est la tête qu’il faut changer, à commencer par priver de pouvoir sur la discipline ces juges internationaux par lesquelles le chemin de la déchéance s’est ouvert.
Former les amateurs avec des reprises de dressage progressives et répondant à l’échelle de progression (c’est ma marotte) les techniciens du cheval existent tout de même en France !
Et puis la Fédération ne devrait elle pas s’occuper des amateurs à l’occasion de stages , plutôt que de s’occuper des internationaux qui ont leurs propres entraîneurs . A ton besoin d’un entraîneur national dans notre discipline ? je ne crois pas, un Chef d’Equipe suffirait sur les concours.
L’urgent est de reconstruire la base , mais ce n’est que mon avis.
Alors nouvelle fédération, nouvelle politique ? Stop ou encore ?