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Interviewsmust

Portrait: COME BOISTEAU Champion d’Europe, et ce n’est pas par hasard !

                                             COME  BOISTEAU

 

          A Flyinge dans une petite ville de 1000 habitants dans le sud de la Suède, proche de Malmö et de Lund, face au Danemark, Côme Boisteau a remporté le titre de Champion d’Europe des meneurs de moins de 25 ans, devant Victoria Persson (Swe), et Tim Kramer (Sui). C’est grâce à la maniabilité qu’il a devancé sa concurrente suédoise, et cela en dit long sur la préparation mentale du concurrent français, de sa minutieuse et rigoureuse préparation de cette épreuve internationale de sa jument Drôle de Dame d’Aury, comme on le verra au cours de l’interview. Pour la petite histoire, le prénom Côme vient du grec « Kosmos », ordre et univers…

FLYINGE, le podium

          Côme a 21 ans, il s’occupe des quatre chevaux de la famille, il vient de s’installer comme auto-entrepreneur d’une entreprise de transport avec un ami.

          attelage.org: tout d’abord félicitations pour ce titre de Champion d’Europe. Ma première question sera de savoir quel était votre objectif en terme de résultats, qu’espériez-vous en venant à Flyinge ?

          Côme Boisteau : « sincèrement je visais le podium, la première place on ne sait pas cela tient à si peu de choses. C’est mon troisième Championnat d’Europe, les autres fois je n’y allais pas nécessairement pour une performance, mais plutôt pour m’amuser. A Flyinge j’y suis allé avec d’autres intentions ».

          a.o: qu’aviez-vous fait comme résultat à ces autres championnats ?

          C.B : « à Sélestat il y a trois ans j’avais fait troisième, en Hongrie il y a deux ans j’avais fait neuvième ».

          a.o: vous connaissez donc bien vos concurrents étrangers ?

          C.B: « à Flyinge il y avait beaucoup de concurrents que je ne connaissais pas ».

          a.o : Flyige c’est un long voyage, comment l’avez-vous géré ?

          C.B: « on a fait le voyage en une seule étape de 22 heures. J’ai fait un box dans mon camion, il y a abreuvoirs automatiques, un sol confortable en caoutchouc avec de la mousse dessous, et du copeau dessus. La jument a très bien voyagé, à l’arrivée elle était en pleine forme. Nous sommes passés par le Danemark, nous avons évité le ferry qui nous faisait perdre du temps avec l’embarquement, et nous avons préféré ajouter 200 km de route en utilisant les deux ponts qui rejoignent le Danemark à la Suède.

          Beaucoup de personnes m’avaient mis en garde de voyager sur une telle distance sans arrêt. 22 heures de camion si l’on a une conduite adaptée, ce n’est pas pire aux 24 heures de box que l’on doit parfois s’obliger l’hiver. C’était un bon choix, la preuve elle a été parfaitement disponible tout le concours ».

          a.o: vous étiez bien évidemment accompagné…

          C.B: « nous sommes 7 personnes dans l’équipe. Mon père était avec moi dans le camion, ma mère, mon frère et les autres personnes nous suivaient en voiture. Chacun savait ce qu’il avait à faire, chacun connaissait son rôle, personne ne se fatiguait inutilement, nous avons vécu sans stress. Une équipe formidable, sans une équipe parfaitement rodée, la performance est difficile. J’avoue que ce n’est  que récemment que je bénéficie d’une telle organisation, j’ai compris son importance sur les derniers internationaux que j’ai pus faire. Pour le meneur il est important de se dégager du temps, il ne peut pas tout gérer, il faut donc en amont créer une équipe, la former, ensuite on peut faire confiance à chacun ».

          a.o: parlons si vous le voulez bien de votre jument Drôle de Dame d’Aury et de votre carrière sportive. Vous avez débuté en 2015 dans les concours Club avec un poney, avant de débuter  Drôle de Dame d’Aury en 2017 chez les jeunes chevaux.

          CB: oui j’ai débuté en concours club avec un poney. Mon frère était mon groom.

Côme jeune, son frère (groom) et Pierre Estellon de dos, le coach des débuts.

C.B: « Drôle de Dame d’Aury a aujourd’hui 11 ans, elle est née d’un cheval de Selle Français et d’une jument Poney de Selle Français, elle même de père  Welsh Cob . Elle porte le nom d’Aury, étant née à Dourdan à l’ Ecurie d’Aury chez Amaury Choplain et Aurélie Durand. Elle ne toise qu’1,56m. Son dos est naturellement creux, on l’a acheté comme ça, pensant ne pas aller aussi loin dans les concours. Et puis lorsque l’on a décelé son potentiel sur les internationaux, on a beaucoup travaillé pour la muscler. Benjamin Aillaud m’a beaucoup aidé et conseillé pour cela. Aujourd’hui les notes de dressage s’améliorent, à Flyinge j’ai fait 55 en dressage, on a gagné 10 à 15 points, et je pense que l’on peut arriver à 48-50. On gagne beaucoup en équilibre, les épaules se libèrent.

          À la maison j’utilise beaucoup le tapis roulant, environ une demi-heure six fois par semaine. Tous les chevaux de la maison sont mis sur le tapis, en jouant de son inclinaison selon les chevaux. L’inclinaison maximum est forte et met les chevaux à l’effort. Les séances habituelles pour Drôle de Dame se font au réglage intermédiaire.

          a.o: vous avez gagné le marathon, la jument a un tempérament de guerrière ?

          C.B: « Elle a une petite taille qui la rend exceptionnelle sur les options courtes. Cela compense,  car sa petite taille lui donne moins  de couverture de terrain au galop que les chevaux plus grands. Elle a une très grande réactivité dans les relances ».

          a.o: vous faites également une très bonne maniabilité qui vous donne la victoire…

          C.B: « le dessin de la maniabilité était difficile. Nous somme passés après les paires, et si le terrain été correct le matin, après le passage de la catégorie paire poney le terrain s’est fortement dégradé. Je fais une faute sur la troisième porte, je suis rentré pourtant très droit, mais le sable était tellement meuble… Ma tête a tenu, Ben m’a apporté beaucoup de confiance… Nous avions fait une grosse préparation en juin, il a été très dur et très exigeant sur ce que nous faisions. Les conditions sévères que nous avions sur les maniabilités sont certainement une explication du résultat de Flyinge ».

Retour de victoire

 

          a.o: parlons de vous

          C.B : «J’ai ma carte aux Attelages de L’Yonne, j’ai de bons rapports avec les Vignaud, mais je suis installé dans les Yvelines, tout proche de Rambouillet, et tout proche de la forêt exactement. Nous y avons toutes nos installations pour les chevaux: carrière en sable, carrière en herbe, rond de longe, tapis roulant, paddock, et quatre chevaux.

          J’ai quelques sponsors mais j’aimerais trouver des sponsors financiers ! »

Antarès,    Medeo horse Care, les vans Laissac,

Biocenose,    Havens,    et mon maréchal Jacques Petiau.

          .

          En conclusion, pour citer une phrase célèbre ” celui qui connait son but, connait son chemin” , j’y ajoute modestement ” à la condition de mettre les choses dans l’ordre” . Et c’est bien  l’histoire de  l’aventure heureuse de Côme Boiteau à Flyinge. Nul doute que d’autres belles aventures viendront rapidement.

          Mais ce n’est que mon avis !!

          ©  JCG/attelage.org

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