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Coup de cœurCulture

A cheval ou en attelage ” contez fleurette ! ”

By 29 juillet 2024One Comment

Article publié en 12/2017 lu 2106 fois

Badinage, marivaudage et plus si affinité !

A cheval ou en voiture à cheval, les hommes et les femmes se côtoient, lient connaissance, se courtisent et entrent dans le jeu de la séduction.

En souvenir d’une scène si bien écrite dans « un amour de Swann » de Marcel Proust, si joliment filmée et sensuelle, en 1984, par Volker Schlöndorff, avec Jeremy Irons et Ornella Muti, je vous emmène en promenade, hier et maintenant, surtout hier, ici et ailleurs.

Partons d’abord à cheval.

L’attraction de l’un ou l’une vers l’autre comble une sensualité accrue dans l’espace de liberté et de discrétion qu’offre l’équitation d’extérieur, la position à califourchon ou en amazone induit un plaisir ajouté, quand les chevaux se rapprochent.

Jean-Louis Forain                                                     

Jean Richard Goubie

Jean Richard Goubie

Conter fleurette devient flirter.

Rowlandson « Flirt » et un chaperon méfiant

Un vieux maître de manège nous avait appris que l’usage est, pour un homme, de se placer sur la gauche d’une cavalière, sauf pour une amazone où il doit l’accompagner à sa droite (comme sur la gravure avec le chaperon méfiant).

La cravache, substitut de la jambe, saurait se fait repoussoir.

Nous comprenons vite qu’une amazone a plus de facilité à se tourner vers sa gauche pour écouter de charmantes paroles, recevoir un doux baiser, le frou-frou de la robe courtisé par un genou audacieux…

Si les chevaux bougent un peu, on retrouve nos amoureux assis sur la barrière, dans la même position qu’à cheval !

Et les chevaux sont ravis de s’arrêter brouter.

Le couple de cavaliers (lui déjà côté frou-frou) laisse seule la jeune femme à l’attelage. Ne va-t-elle pas rejoindre un joli cœur ?

Martinus Kuytenbrower promenade dans les bois

Mais, prenons notre temps, avant d’aller folâtrer !

En attelage, le jeu de la séduction commence autour des voitures, en tout bien tout honneur, par l’échange de courtoisie et de galanterie.

« M. Guys connaît non seulement le cheval général, mais s’applique aussi heureusement à exprimer la beauté personnelle des chevaux… Tantôt un cavalier galope gracieusement à côté d’une calèche découverte, et son cheval a l’air, par ses courbettes, de saluer à sa manière. La voiture emporte au grand trot, dans une allée zébrée d’ombre et de lumière, les beautés couchées comme dans une nacelle, indolentes, écoutant vaguement les galanteries qui tombent dans leur oreille et se livrant avec paresse au vent de la promenade… ».

Eugene Charles Francois Guerard – Boulevard des Italiens – et ci-dessous

Louis Icart

Détail !

Les travaux d’approche continuent dans la voiture. Les jours des drags (les bien nommés !), les réunions hippiques déplacent les foules, chacun s’endimanche, les messieurs, grandis par leur haut de forme, paradent fièrement, les dames, la taille cintrée, prolongée d’une tournure avantageuse et de suivez-moi-jeune-homme, évoluent avec grâce.

L’attelage étant affaire de dame, elle prend souvent les guides, et n’a que la bonne éducation pour garder les distances, si elle le désire.

Quand monsieur mène, il lui suffit d’un cheval bien dressé pour avancer dans la conversation et les gestes tendres.

« Prenez toujours un cheval que vous pouvez mener d’une seule main »

Un cheval vraiment bien dressé, celui-ci semble tout attendri !

« Tu peux aller aussi loin que tu veux avec moi »  – The Carriage Ride, Frederick Sands Brunner

Pour aller plus avant dans la connaissance l’un de l’autre, la voiture conduite par une tierce personne s’avère idéale.

Quoi de plus voluptueux qu’un lit de paille au balancement lascif ?

Quoi de plus excitant qu’une diligence ou un phaéton lancés au grand galop dans les bras de l’être aimé ?

Quoi de plus romantique qu’une flânerie au clair de lune ?

Henri d’Ainecy

Quoi de plus troublant qu’un rendez-vous secret ?

Peut-être une fugue, un enlèvement consenti.

James Tissot

Et donc organisé.

Très organisé.

Arrêtons-nous à la portière de la voiture ou à l’entrée de l’auberge et laissons tous nos amoureux prolonger leur bonheur !

Charles Édouard Delort

Le vingt-et-unième siècle ne donne que rarement l’occasion de se cajoler dans les voitures avec les chevaux pour témoin.

Merci à Christophe pour ce bisou câlin à Sabine, un jour de juillet, en Touraine !

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