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Coup de cœur

Monsieur JEAN, Hortensia et Marguerite, c’était en 1985 …

By 25 juillet 2024One Comment

Article publié en janvier 2017 lu 1082 fois

C’était en 1985 

L’hiver donne l’occasion de faire du tri, du rangement, sur le PC aussi, et voilà que je tombe sur une série de photos scannées qui me renvoient en 1985…

Alain est alors responsable de la Section Équestre Militaire, « embarqué » à l’École Navale depuis un an. La SEM dépend de Coëtquidan, mais il cherche un approvisionnement en paille et en foin alentour, plus économe.

Au lieu-dit Kerzouanec, en Presqu’Île de Crozon, Finistère, il rencontre Jean Boulic dans sa ferme, un ferme comme il en existe de moins en moins : terre battue, deux pièces, une cuisine et une chambre séparées par un couloir, pas de sanitaire, juste un seau de nuit qui ira sur le tas de fumier.

La rusticité de cette maison est un lieu de rendez-vous : Madame Boulic fabrique à la baratte, un beurre breton inégalé, d’une vraie couleur jaune beurré et au goût corsé comme on n’en fait plus ! Les clients se succèdent, toujours accueillis par du café qui reste chaud aucoin de la cuisinière, ou d’un coup de rouge « étoilé », et des tartines de pâté.

Veaux, vaches, cochons, couvées, lapins demandent l’attention quotidienne de Jean, Hortensia et Marguerite aussi, deux superbes juments bretonnes, sa fierté ! Oh, il ne cultive plus avec elles, le tracteur s’avère bien plus pratique.

Jean ne tient jamais compte des changements d’horaire, il vit à l’heure réelle du soleil.

Il a un vécu de marin qui lui a fait faire le tour du monde, causer avec lui est une source de connaissances et de « vraie vie ».

Ses juments, il les garde pour le plaisir de les savoir proches de lui, joyaux topaze de sa terre armoricaine, garantes de la race de Trait Breton, au point de faire naître des poulains avec les meilleurs étalons du Haras d’Hennebont, et de les emmener en concours de modèles et allures.

C’est là qu’Alain intervient. Pour ces concours, les juments doivent être ferrées de frais. Le maréchal-ferrant, Monsieur Raoul, opère avec son travail, à Tal-Ar-Groas, à cinq kilomètres de Kerzouanec. Jean les emmène d’habitude à pied… Alain lui propose de les transporter dans le van de la section, un (déjà) vieux tube HY Citroën.

Voilà l’occasion de voir de près cette technique idéale pour ferrer des chevaux au gabarit imposant (les bœufs aussi je crois). La plate longe entoure le paturon, le pied est fixé dans l’étrier au-dessus, le ferrage devient presque facile.

 

 Monsieur Raoul, en veste et casquette s’il vous plait, comme Jean, n’est plus tout jeune non plus, mais ses gestes font toujours merveille.

Les postérieurs sont immobilisés par la plate-longe sur la barre de fermeture du travail. La chaîne sert-elle de barre anti ruade ?

Hortensia est heureuse de rentrer retrouver sa copine, mais Marguerite fera le voyage à son tour, le concours est pour bientôt.

Jean s’est organisé avec des collègues pour transporter ses belles au nom de fleur.

Nous les retrouvons à Pleyben où se déroule la grande fête du cheval.

La queue écourtée, après avoir été une nécessité pour éviter des accidents avec les engins attelés, est devenue une habitude archaïque, interdite depuis.

N’ayez crainte, seul le chien est attaché à la barrière. Le calme et le bon vouloir de ces colosses de chair et de sang n’ont d’égal que leur douceur et leur gentillesse.

Jean s’en retourne à Kerzouanec, heureux d’avoir présenté ses juments aux crinières tressées de raphia, heureux d’avoir partagé sa passion et son amour des chevaux bretons avec des amis de longue date, pour encore quelques années.

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